Des traces d’occupation humaine se révèlent nombreuses. Des fragments d’outils lithiques (silex taillés) et de céramiques découverts sur tout le territoire s’échelonnent du Paléolithique au Moyen Âge. L’époque gallo-romaine est attestée par plusieurs villae construction en dur, utilisant des matériaux maçonnés, la villa apparaît comme la marque la plus caractéristique de la colonisation romaine des campagnes en Gaule. Au temps des Romains, domaine agricole isolé au milieu de ses terres, sa production sert pour son alimentation et le surplus est écoulé au marché. Cette propriété rurale s’ordonne autour d’une cour avec habitation du maître (pars urbana), un logis pour le régisseur, les esclaves ou des ouvriers et des bâtiments d’exploitation : étables, écuries, granges (pars rustica). (Remy Guadagnin, l’Origine du village en pays de France. EHESS, s.d. ) Aujourd’hui maison de plaisance sur la côte. Villae (domaines ruraux), notamment aux Thuileaux, site qui a fait l’objet d’une fouille par la JPGF (1972). A noter que l’avenue de Beaumont, longeant ce lieu-dit, est une ancienne voie romaine reliant Goussainville à Beaumont-sur-Oise. Les Grandes Invasions vont ravager les villae . Les habitants se réfugient dans celle qui offre le plus de sécurité ou est la moins endommagée. L’émergence des villages va se réaliser après le déferlement des Barbares. Les populations se regroupent aussi auprès des lieux de culte. Proche de l’église actuelle, une grande parcelle est désignée sous le nom de lieu-dit du Village (sans doute à cause des vestiges qui ont marqué les esprits), du clos appelé la Garenne (réserve de gibier, domaine de chasse réservée) ou de l’Enclos de la Ferme (il y eut une ferme nommée Billy, disparue avant la Révolution). Des fouilles, menées sur cette pièce de terre par la JPGF (1976), ont mis au jour les fondations d’un habitat médiéval où l’abondance de tessons de céramiques et autres objets prouvent une occupation humaine. Ce lieu fut sûrement à l’origine du village actuel. En 1973, des fouilles pratiquées dans la nef de l’église ont mis en évidence des inhumations en cercueils de bois. Précédemment, les ossements d’autres sépultures avaient été rassemblés pour faire de la place. Epars dans les terres, des fragments de poteries funéraires de la fin du XIIIe et du XIVe siècle et de vitraux, plus anciens, prouvent la présence d’un lieu de culte – chapelle – plus ancien à cet endroit.
Pendant plusieurs siècles et jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, la grande rue du Plessis-Gassot sépara matériellement deux seigneuries : au sud, celle de Thiessonville (112 arpents) appartenant aux Dames de Maubuisson, religieuses cisterciennes demeurant en l’abbaye de Maubuisson, à Saint-Ouen-l’Aumône, maison fondée en 1236 par Blanche de Castille, mère de Saint Louis. Les Cisterciennes ont acquis Thiessonville par donations de divers seigneurs du lieu, ainsi que d’Eremburge la Panisselle, qui se fait religieuse à Maubuisson (1274). Plus tard, cette abbaye accueillera deux jeunes filles Chartier, le père de l’une étant laboureur de ces Dames. Thiessonville est réunie au Plessis-Gassot, il ne restait alors que la chapelle Saint-Leu-Saint-Gilles et un abreuvoir. En 1974, Thiessonville sert de décharge, et plus aucune trace ne subsiste. Au nord, la seigneurie du Plessis-Gassot va passer aux mains des Blancs-Manteaux.
Cour intérieure de la ferme de Sautour. Au-dessus des premières arcades,de gauche, la salle où les Blancs-Manteaux rendaient la justice.
Lexique
Jeunesse Préhistorique et Géologique de France, association de bénévoles loi de 1901. Cette fouille fut dirigée par Remy Guadagnin, président de la section de Villiers-le-Bel.
Construction en dur, utilisant des matériaux maçonnés, la villa apparaît comme la marque la plus caractéristique de la colonisation romaine des campagnes en Gaule. Au temps des Romains, domaine agricole isolé au milieu de ses terres, sa production sert pour son alimentation et le surplus est écoulé au marché. Cette propriété rurale s’ordonne autour d’une cour avec habitation du maître (pars urbana), un logis pour le régisseur, les esclaves ou des ouvriers et des bâtiments d’exploitation : étables, écuries, granges (pars rustica). (Remy Guadagnin, l’Origine du village en pays de France. EHESS, s.d. ) Aujourd’hui maison de plaisance sur la côte.
Ce nom provient de son premier possesseur : Colart de Billy, chevalier, seigneur de Billy-sur-Ourcq, qui possède le fief en 1374. Son épouse est Marie du Plessis et leurs filles Isabelle de Billy-Hardy et Clémence de Billy-Ducastel qui en héritent. Les gendres et leurs épouses le vendent à Morice de Reuilly et il entre par la suite dans la famille Boucher. Les Blancs-Manteaux décident en 1782, d’abattre certains bâtiments de la ferme menaçant ruine.
Abbaye construite au lieu-dit Aunay, qui prit le nom de Maubuisson. Le vaste fief d’Aunay fut acquis par la reine Blanche, mère de Saint Louis, en 1237-1238. La reine déclarait qu’elle avait fait construire ce monastère pour constituer une abbaye de filles de l’ordre de Cîteaux. Elle acheta une petite terre, le fief de Maubuisson, contiguë à Robert de Maubuisson. Ce fief de Maubuisson ne tarda pas à communiquer son nom à l’abbaye qui, depuis, l’a toujours conservé. (Abbé Lebeuf, le Diocèse de Paris, 1883.)
<a id=”Chartier” name=”chartier”></a>Famille établie à Belloy dès le XV<sup>e</sup> siècle. Certains de ses membres vont gravir les échelons de la hiérarchie paysanne pour devenir laboureur, puis receveur des religieux. Ils s’établissent au Plessis-Gassot par mariage. Les Chartier vont occuper les mêmes fonctions auprès des Blancs-Manteaux. À la Révolution, ils rachètent les biens des religieux et se hissent à la tête de la commune en devenant maire. Cette fonction, ils l’occuperont de père en fils jusqu’en 1940.
Religieux mendiants appelé serfs de la Vierge, établis à Marseille en 1257. Ils n’ont rien de commun avec les servites établis en Italie. Le pape Alexandre IV demande à l’évêque Benoît, de Marseille, de leur donner une règle. Celui-ci leur attribue celle de saint Augustin. Connaissant les libéralités de Saint Louis, les Blancs-Manteaux demandent à s’établir à Paris, rue de la Vieille-Parcheminerie qui deviendra la rue des Blancs-Manteaux. Ils furent parmi les nombreux ordres mendiants supprimés auprès le IVe concile de Latran. Les Guillemites de Montrouge en profitent pour revendiquer leur couvent et intègrent les quelques Blancs-Manteaux indécis. n’ayant pas rallié un autre ordre. Ces Guillemites, bien que vêtus de noir, furent appelés Blancs-Manteaux. En 1618, une réforme des ordres les fit incorporer aux Bénédictins de Saint-Maur. (J.A. Dulaure, Nouvelle description de Paris… 1787 ; R.P. Hélyot, Histoire des ordres religieux. Paris 1839.) Leur seigneurie du Plessis-Gassot s’étend sur 313 arpents ou 131 ha.
Le village actuel est situé à proximité d’une villa assez importante,vicus routier, implantée en bordure de l’avenue de Beaumont, voie antique joignant Arnouville à Beaumont et peut-être au-delà vers Gisors. Cette villa, dite des Thuileaux, à cause des débris de tuiles gallo-romaines (tegula et imbrex) que la charrue mettait au jour, a fait l’objet d’une fouille en 1971 par la JPGF.