Construite à l’emplacement d’une chapelle du XIIe siècle, elle est édifiée vers la fin de la première moitié du XVIe siècle. Sous le patronage de la Sainte Vierge, elle est nommée Notre-Dame des Blancs-Manteaux dans les documents anciens. Elle est bâtie de belles pierres calcaire. Son architecture Renaissance est sobre et simple. Elle ressemble aux églises du Mesnil-Aubry, d’Attainville ou de Mareil-en-France dues, également, à l’architecte Nicolas de Saint-Michel, né à Luzarches vers 1520 et mort en 1590. Celui-ci est très influencé par les œuvres de Serlio et de Vitruve. L’édifice comporte deux collatéraux aux fenêtres éclairées par des grisailles. On aperçoit à la clé de voûte un écu chargé de six roses, et plus loin sur une travée du chœur : 1575, date à laquelle l’église fut restaurée après avoir souffert des guerres de Religion. À la suite de la bataille de Saint-Denis, les Huguenots, dans leur retraite, emportent moult objets religieux, profanent et incendient l’église. Le Roux, le vicaire, a consigné les faits dans le registre paroissial du mois de septembre 1567. Mais aussi les troupes royales, vivant sur le pays, avaient causé maints dégâts. Au-dessus du portail principal à l’extérieur, une plaque de marbre noir signale la fin des gros travaux en 1682. La décoration intérieure n’est d’ailleurs pas terminée : sur trois piliers proches du chœur, les tailloirs sont bruts et attendent encore le ciseau du tailleur de pierre.
Mobilier
Le Christ au Jardin des Oliviers (B.N.). Le plessis (plesse = haie) est constitué de piquets verticaux et de branches entrelacées.
Des plaques funéraires en marbre sont fixées, l’une sur un pilier à l’entrée portant cette mention “ICY GIT, /LAURENT MICHEL/ LABOUREUR RECEVEUR / DE MESSIEURS LES BLANC MANTEAUX / SEIGNEUR DE CE LIEU, DECEDE LE 3 FEVRIER 1756 AGE DE 43 ANS. / Requiescat in pace”. L’autre est disposée sous le clocher, à droite, dont l’inscription est un véritable roman, louant les mérites chrétiens du défunt, François Chartier, chrétien exemplaire, époux fidèle, père tendre, maître bon, ami sincère, etc. Il était laboureur des dames de Maubuisson. Cette inscription diffère en cela de la plupart des épitaphes, qui soulignent les actes publics des morts plutôt que leurs qualités et recommandent les âmes à Dieu. Dans le collatéral gauche, les fonts baptismaux, en marbre noir veiné de blanc, sont constitués d’un pied en balustre et d’une cuve circulaire fermée par un couvercle formé de deux parties hémisphériques. On remarque aussi quelques statues en bois polychrome : saint Nicolas, saint Roch, saint Sébastien qui protègent les habitants ou les animaux domestiques de certains maux (maladies, intempéries, accidents) et un joli chœur formé de panneaux polychromes en chêne avec des scènes de la vie du Christ et des médaillons représentant les apôtres.
Deux retables, élégants, sculptés en pierre et en bois sont des XVIe et XVIIe siècles. Dans le clocher est logée une cloche portant cette dédicace : En l’an 1601, je fus faite et suis nommée Marie du temps de M. Simon Chulot prêtre curé de séant. Étant alors marguilliers Acquilin Bonnefoy, Pierre Gressier. C’est la seule des quatre que la Révolution ait consenti à laisser pour servir à l’appel des citoyens, mais aussi en cas d’incendie. Le clocher, plus élancé, penchait, faisant le délice des peintres de la région, nombreux au tournant du XXe siècle. Dans le bas-côté méridional, des dalles funéraires enchâssées dans le pavage du sol, il ne reste que celle du curé Mathieu Robretain, mort en avril 1455, cassée en quatre parties et celle de Georges Pruvost, décédé 13 septembre 1584. L’inscription en lettres gothiques court sur le pourtour de la pierre et le curé est représenté en habit sacerdotal.
Lexique
Religieux mendiants appelé serfs de la Vierge, établis à Marseille en 1257. Ils n’ont rien de commun avec les servites établis en Italie. Le pape Alexandre IV demande à l’évêque Benoît, de Marseille, de leur donner une règle. Celui-ci leur attribue celle de saint Augustin. Connaissant les libéralités de Saint Louis, les Blancs-Manteaux demandent à s’établir à Paris, rue de la Vieille-Parcheminerie qui deviendra la rue des Blancs-Manteaux. Ils furent parmi les nombreux ordres mendiants supprimés auprès le IVe concile de Latran. Les Guillemites de Montrouge en profitent pour revendiquer leur couvent et intègrent les quelques Blancs-Manteaux indécis. n’ayant pas rallié un autre ordre. Ces Guillemites, bien que vêtus de noir, furent appelés Blancs-Manteaux. En 1618, une réforme des ordres les fit incorporer aux Bénédictins de Saint-Maur. (J.A. Dulaure, Nouvelle description de Paris… 1787 ; R.P. Hélyot, Histoire des ordres religieux. Paris 1839.) Leur seigneurie du Plessis-Gassot s’étend sur 313 arpents ou 131 ha.
Architecte et théoricien italien (Bologne 1475 – Fontainebleau 1554). Il rassemble les plans de Peruzzi, son maître, et de Bramante qui le marque profondément. Seront publiés ses nombreux dessins et plans rassemblés en sept livres dans le Traité d’architecture, paru entre 1537 et 1575. En France, il travaille pour François Ier à Fontainebleau en 1540, et élève dans cette ville l’hôtel du Grand Ferrare, demeure du cardinal d’Este, et le château d’Ancy-le-Franc, dans l’Yonne.
Architecte romain. Son lieu et sa date de naissance sont sujets à discussion. Il est l’auteur de De architectura. Traité dans lequel il tenta de codifier les principes de l’architecture hellénistique : système des proportions, utilisation des ordres, etc. Cet ouvrage, qui constituait la seule approche théorique de l’architecture antique, fut abondamment utilisé et interprété par les architectes de la Renaissance, dont Nicolas de Saint-Michel.
Cette date évoque la restauration de l’église. Les guerres de Religion de 1562 à 1598 ensanglantèrent la région et firent de nombreux ravages. Thiessonville fut entièrement détruit, ses habitants se réfugièrent au Plessis et à Bouqueval. La collégiale de Luzarches fut ravagée.
Abbaye construite au lieu-dit Aunay, qui prit le nom de Maubuisson. Le vaste fief d’Aunay fut acquis par la reine Blanche, mère de Saint Louis, en 1237-1238. La reine déclarait qu’elle avait fait construire ce monastère pour constituer une abbaye de filles de l’ordre de Cîteaux. Elle acheta une petite terre, le fief de Maubuisson, contiguë à Robert de Maubuisson. Ce fief de Maubuisson ne tarda pas à communiquer son nom à l’abbaye qui, depuis, l’a toujours conservé. (Abbé Lebeuf, le Diocèse de Paris, 1883.)